OTSUKIMI: Fête de la pleine lune!

OTSUKIMI: Fête de la pleine lune!

La fête de l’Otsukimi est l’occasion parfaite pour admirer la pleine lune, superbe dans le ciel nocturne d’automne.

Une fois l’été passé et le temps s’étant rafraîchi, on profite de « la Lune de mi-automne », un incontournable de la saison au Japon, car la lune est alors réputée au sommet de sa beauté. C’est lors de la quinzième nuit du mois lunaire, appelée jūgoya, qu’on la contemple puis lui adresse de nombreuses offrandes en remerciement pour les récoltes d’automne. Le nom de Jugetsudo signifie d’ailleurs « le lieu où l’on contemple et célèbre la lune », nous rappelant ainsi à l’attention des Japonais portée à la nature et au cheminement des saisons, marquées par de nombreuses traditions telles que celle de l’Otsukimi.

Cette année nous pourrons admirer la pleine lune autour du vendredi 29 septembre.

C’est l’occasion pour nous de célébrer cette tradition japonaise qui marque le temps fort de la rentrée.

Nous vous proposons de venir déguster de petits dango ( petites boules de pâte de riz aux haricots  sucrées ou à la poudre de soja) accompagnés d’un petit thé

C’est avec plaisir que nous vous attendons pour partager ce moment chaleureux le vendredi 29 septembre aux horaires du salon (de 11h à 18h)

Cet événement est ouvert gratuitement à tous les clients qui souhaitent passer pour venir prendre un thé ou tout simplement pour faire quelques achats ce jour-là.

En espérant vous voir à la pleine lune !

 

Fête de la pleine lune chez Jugetsudo

Date : Le vendredi 29 septembre 11h à 18h

Adresse : 95 RUE DE SEINE 75006 PARIS

TEL : 01 46 33 94 90

E-MAIL : chumon@maruyamanori.com

 

Voici la lecture sur le Tsukimi :

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Dans le culte shintô pratiqué au Japon, c’est la divinité de la lune Tsukuyomi qui régit le monde de la nuit, et il est d’ailleurs attesté que l’astre est admiré et célébré depuis l’époque de l’antiquité Jômon. Les origines de l’Otsukimi ne sont pas sans lien avec le rôle essentiel du cycle lunaire dans les activités agricoles et la vie quotidienne. C’est à partir de la période Asuka (592 ap. J.-C.), que les cycles de la lune devinrent la base d’un calendrier luni-solaire. Il était notamment utilisé pour fixer les dates de célébration des divinités lunaires.

À l’époque de Heian (794-1185), une cérémonie de contemplation de la lune appelée chūshū setsu fut adoptée. Elle était pratiquée par les nobles sur le modèle de la Chine, qui s’adonnaient alors à la lecture de poèmes, contemplaient le reflet de l’astre dans des coupes de saké et profitaient de toutes sortes de divertissements sur le thème de la lune. Cette tradition se popularisa à partir de l’époque d’Edo (1604-1868), en particulier chez la classe paysanne qui, pour l’Otsukimi, offrait aux divinités des susuki (sorte de roseaux) des tsukimi dango (sucreries à base de farine de riz confectionnées pour l’occasion), ainsi que des patates issues de la récolte. Ce faisant, les paysans adressaient à la fois leurs remerciements pour la récolte obtenue mais également leurs vœux pour que celle de l’année suivante soit tout aussi abondante.

On appelle jūgoya la quinzième nuit de chaque mois du calendrier lunaire, mais le terme désigne plus particulièrement celle de la mi-automne (l’automne correspondait alors aux septième, huitième et neuvième mois), c’est-à-dire la quinzième nuit du huitième mois. C’est lors de cette période de l’année appelée chūshū que le ciel nocturne est le plus dégagé et la lune la plus belle, si bien qu’on l’appelle alors chūshū no meigetsu (« la fameuse pleine lune de la mi-automne »). Si l’on regarde le calendrier solaire actuel, la nuit du jūgoya dans le calendrier lunaire peut correspondre à une période s’étalant du 7 septembre au 8 octobre. Elle tombe le vendredi 29 septembre cette année.

La deuxième nuit où la lune est supposée la plus belle est appelée jūsan’ya. Ayant lieu environ un mois plus tard, elle donne lieu à un second Otsukimi qui célèbre la récolte du soja et des châtaignes, la période de fin des récoltes différant en effet d’une région à l’autre. Si la célébration du jūgoya est d’origine chinoise avec une emphase sur la prière à la lune, celle du jūsan’ya est japonaise et tient plutôt du remerciement pour les récoltes. En 2023, la nuit du jūsan’ya aura lieu de 27 octobre.

 

Pourquoi ne pas, vous aussi, déposer quelques offrandes sur le rebord de votre fenêtre ou de votre véranda, ou si vous en avez un, dans votre jardin et apprécier pleinement la beauté de la lune pour le jūgoya ?

  

Les offrandes pour l’Otsukimi

Les susuki (roseaux japonais)

Les susuki, une espèce de graminées présente sur tout le territoire du pays, sont bien connus des Japonais. Ils sont présentés aux divinités en tant que yorishiro, « substitut d’approche ». En effet, on offre normalement des épis de riz pour que les dieux puissent s’y abriter, mais la maturation du riz ayant lieu après l’Otsukimi, ce sont les susuki, d’apparence similaire, qui sont utilisés à la place pour inviter les divinités de la lune à nous rendre visite. Outre l’espoir de récoltes abondantes pour l’année suivante, les susuki représentent aussi une forme de protection contre les mauvais esprits et les désastres qui pourraient les gâter.

Considéré comme une des sept plantes représentant l’automne, les motifs de susuki se retrouvent fréquemment sur les kimonos, la vaisselle ou encore les objets du thé. Pour l’occasion, il est aussi bienvenu d’utiliser des plantes et fleurs de saison comme décoration.

Tsukimi dango

Les tsukimi dango sont des petites boulettes confectionnées à base de farine de riz, cousines des mochi. Leur forme évoquant la rondeur de la lune pleine, ils symbolisent eux aussi à la fois remerciements et vœux pour les récoltes passées et à venir.

Il existe néanmoins de nombreuses variantes régionales du tsukimi dango. Si dans le Kantô (région de Tôkyô), ils sont blancs et ronds comme la pleine lune, dans le Kansai (région de Kyôto et d’Ôsaka), ils sont entourés de pâte de haricot rouge pour évoquer une racine de taro. Bien d’autres couleurs, allant du marron au rose, peuvent aussi être utilisées. Après avoir été offerts, les tsukimi dango sont consommés et supposés attirer bonheur et santé.

La nuit du jūgoya donne d’ailleurs lieu à des coutumes particulières. Par exemple, la tradition des « chapardeurs de dango » : les enfants du voisinage sont autorisés, sans peur d’être réprimandés, à dérober les tsukimi dango laissés à l’extérieur par les familles. Ce chapardage est même espéré car il signifiera pour les familles « volées » que le dieu de la lune a bien dégusté les friandises sans en laisser une miette. Ainsi, aujourd'hui encore, il est normal dans certaines régions à travers le Japon d’exposer les tsukimi dango ou des friandises ordinaires devant les maisons lors de la nuit du jūgoya pour que les enfants les emportent, un déroulement qui n’est pas sans rappeler la nuit d’Halloween.

 

La nuit du jūgoya et les lapins

Pour les Japonais, les reliefs de la Lune visibles depuis la Terre évoquent un lapin en train de travailler la pâte à mochi. Dans un chapitre des Jataka, les contes édifiants sur les vies antérieures de Bouddha compilés en Inde, le lapin est présenté comme une incarnation passée du Bouddha. La tradition bouddhique s’étant transmise jusqu’au Japon, on y a depuis lors associé la lune à l’image du lapin.

Par ailleurs, dans le recueil classique du Konjaku monogatari (« Recueils d’histoires qui sont maintenant du passé » – XIe siècle), une anecdote raconte qu’un lapin s’était sacrifié en se jetant dans un feu pour apaiser la faim d’un vieillard affamé. Ce vieillard s’étant révélé être une divinité, il aurait, en signe de gratitude, permis au lapin de se réincarner sur l’astre lunaire.

On explique souvent que  ce « lapin » visible à la surface de la lune est « en train de préparer les offrandes aux divinités » ou « nous préviendrait de la faim ». Or, quand on pense que la fête de la mi-automne célèbre l’abondance des récoltes, on peut aussi y voir là encore un symbole de gratitude, le riz nouvellement récolté étant ensuite utilisé pour confectionner les mochi offerts au dieux au Nouvel an, entre autres.

 

L’équipe de Jugetsudo vous souhaite de pleinement profiter de l’Otsukimi et des longues nuits d’automne!

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